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Janvier 2023

Le réseau Bio est dans l’oeil du cyclone.

En janv. 2023, le CA du réseau Bio revient à son niveau d’avant CoViD, tendance à la baisse.

Des corrections sont déjà visibles : le parc se contracte ; l’écart de prix se corrige.

On invoque une “bulle“ de la Bio. C’est rassurant, la bulle ferait partie du cycle économique.

Mais un diagnostic plus précis éclaire le problème autrement : il y a bien une baisse de la consommation en Fr. dont celle de Bio - en théorie conjoncturelle – et en même temps une fuite des consommateurs des magasins du réseau Bio pour des raisons de fond.


DÉCONSOMMATION ? ON Y EST DÉJÀ


Les principales familles décrochent.

Et la demande chute en réalité plus que les ventes.

Il faut en effet corriger cet effet d’optique de la croissance du parc (env. + 17 % ) combinée à l’inflation d’env.+ 7,4 % – soit une poussée positive sur les ventes d’env. + 25 % de 2020 à 2023.


À janvier 2023, le résultat corrigé montre un crash de la demande.

> Produits sans EAN part de marché 47,9 % / + 16 % janv 2023 vs janv. 2020 /évolution corrigée (- 7 %)

> Epicerie sucrée 13,8 % / - 16 (- 32)

> Epicerie salée 10,2 % /- 10 (- 28)

> Frais 10,9 % / - 9 (- 27)

> Hygiène et soin 3,8 % / - 39 (-51)

> Compléments alimentaires 5,4 % /- 23 (-38)

> Entretien 0,8 % /- 38 (- 50)


La baisse est moins marquée en GMS (- 7 % vs an-1).

Le réseau Bio amplifie logiquement le phénomène actuel de “bulle“ Bio.

Et c’est tout aussi logique d’anticiper une reprise de la consommation Bio à terme.

Les fondamentaux sont solides, la Bio est assimilée à une qualité supérieure ; l’Etat est un soutien (sur la durée)

Ce qui est moins logique, c’est le redémarrage du magasin Bio lui-même.

2 phénomènes se téléscopent qui sapent ses fondements.

1 > celui de la fuite de ses consommateurs vers des circuits plus accessibles en prix comme la GMS Bio

2 > une concurrence dite “ alternative“ (sans … pesticide, nitrate) qui efface les repères des consommateurs en induisant une équivalence de qualité avec la Bio … moins chère.


FUITE ET FIN ?


L’attaque contre la Bio se prépare depuis 2019 et a été déclenchée pendant CoViD presque sous le manteau.

Prenons l’ex. de l’Hygiène et Soin.

En 2019, explosion de l’assortiment (Cosmebio) en GMS : déodorants + 92 % (vs an-1) ; gels douche + 71 % ; soins du corps + 36 % ; shampooings + 59 % ( !)

Ce boom de Cosmebio s’est en plus accompagné d’une vague verte incarnée par le lancement de Nivea Naturally Good (95 % naturel) en 2021 par ex.

Résultat, l’offre du réseau Bio perd son intérêt, plus chère pour la même promesse. Elle décroche à – 39 % au profit de la GMS donc et d’autres réseaux (Pharmacies 2022 + 11,8 % vs an-1)

Destin tragique, l’initiative Cosmebio vient du réseau Bio.


En cause, l’absence de défense (juridique), le manque d’anticipation et de jeu collectif.

La conjoncture actuelle de la consommation est dépressive et va le rester après “mars rouge“. Dur mais passager.

Et la reprise pour le réseau Bio se prépare maintenant sinon les mêmes causes provoqueront les mêmes effets.

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