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Le réseau Bio réagit à la crise qu’il subit et qui va s’aggraver début 2023 par la baisse du pouvoir d’achat.

Les réactions jusqu’ici ont été de baisser les prix et les assortiments.

Mais d’autres tactiques se mettent en place comme le choix du local à la place du AB.

À la place et non en même temps.


GÉOMÉTRIE VARIABLE


Le projet d’agriculture locale vient de l’utopie alternative.

Il émerge en 1960 aux côtés d’AB, de la diététique, de l’éducation et de la médecine alternatives.

Le “local“ est une réponse vague à l’anxiété provoquée par la mondialisation : contrôles sanitaires suspects, pertes d’emploi, produits chers, disparition de la culture locale.

Le “local“ est une résistance à cette mort sociologique, analysée par N. Klein, 2002, No Society.

Ça c’est pour l’intention.

Dans la réalité, le “local“est à manier avec précaution.

Son danger vient de son absence de définition.

En Fr., les enseignes Bio ou GMS ont chacune leur rayon d’appro. – de 20 à 200 km, qui peut changer à discrétion pour un même produit.

La distance est donc une idée floue et ce n’est pas la motivation des consommateurs qui déclarent fin 2021 à + de 40% que le “local“ est leur 1èremotivation devant AB.

Non, le “local“ cristallise un projet large : moins cher, plus contrôlé, plus humain.

Très bien, sauf qu’il s’agit (s’il est produit sans autre forme de protocole) d’un leurre sur la qualité doublé d’un parasitage des efforts imposés aux autres agricultures qui sont elles sous contrainte.


LE LEURRE ET L’ARGENT DU LEURRE


Les Épiceries Alternatives de Proximité (EAP) sont en croissance + 8% S1 2022.

Il y en a environ 1000 pour 66 m2 en moy.

Elles concentrent leurs ventes (+ de 80 %) sur l’épicerie salée, sucrée et les F&L.

Leur concept : proposer des produits naturels – à spectre large, du naturel auto-proclamé à la Biodynamie en passant par AB et le local.

Un fourre-tout attractif sous bannière naturelle.

Les EAP ressemblent à ce qui était le réseau Bio début 2000, avant la consolidation du secteur autour d’AB avec des aménagements pour un “local“ Bio avec un % clair.

À date, le % de produits locaux et non Bio est très faible en réseau Bio : 1 500 EAN par ex. en alimentaire, - de 0,2 % PDM. Il s‘agit de références souvent acceptées au départ par le réseau Bio par manque d’offre, cf. le sans gluten à ses débuts.


L’arrivée d’un “local“ non Bio moins cher et assimilé Bio par les consommateurs dans une enseigne Bio est un séisme potentiel.

Le problème ne tient pas dans la proposition en elle-même mais dans la faculté pour le consommateur à repérer des couples qualité – prix dans l’assortiment.Un rayon charcuterie emballée par ex. va du HD au jambon grand cru avec des repères calibrés (l’origine, le temps)


Pour ne pas devenir le cimetière d’AB, les EAP et par réaction le réseau Bio doivent structurer leur offre.

Et regarder le problème en face : la distance au lieu de vente n’est pas une marque de fabrique mais de transport.


Sources Ifop good BioAnalytics OpinionWay Biolinéaires


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