Notre rapport à l’animal est une préoccupation montante.
6 % des Fr. sont végétariens, c’est une hausse très rapide + 50 % en 3 ans - elle rattrape les niveaux élevés anglais et allemands. Plus marquant encore, le flexitarianisme touche maintenant + de 30 % des Fr.
La Bio est la pratique la plus avancée dans l’éthique animale.
C’est même une de ses différences. Elle est en pointe mais elle ne le met pas en avant.
HUMAIN, TROP HUMAIN
Un point en préliminaire ici, cette vidéo est une pub. Cadbury 2017
Elle est choise pour ses paroles (P Collins y parle d’un drame moral) et pour le gorille. Ce n’est pas un vrai gorille mais son humanité restituée ici pose la question qui hante l’Homme : sa relation à l’animal.
L’esprit humain est mobilisé sur le sujet de l’animal : des éthologues, des législateurs, des philosophes –au passage citons JB Jeangène-Vilmer, un rare Français, dont “L’Éthique animale“ est une référence mondiale.
Pour conclure sur la question philosophique de l’animal, une anecdote racontée par A Finkielkraut : F Nietzsche saluait chaque vache d’un “Bonjour, Mademoiselle !“– c’est encore le “Mademoiselle“ le plus craquant dans l’histoire.
DIFFÉRENT, PAS ASSEZ DIFFÉRENT
La Bio a été en pointe de la cause animale.
Un exemple, Cosmebio interdit les tests sur animaux depuis 2013, c’est la Loi, mais prohibe en plus l’utilisation de produits dérivés d’animaux morts.
C’est un label cosmétique dominant et pourtant l’absence de visibilité de ses positions sur ce sujet a amené les marques à adopter des réassurances (cf Cruelty Free), qui représentent 30% CA Cosmébio en réseau Bio en 2022.
Autre exemple, la Bio refuse le foie gras. C’est une position peu connue et c’est dommage : des scandales moraux sont associés au foie gras comme celui des 15 M de canetons femelles encore broyés, gazés - une des dérogations à l’interdiction du broyage des poussins mâles dès 2023.
Le débat récent et animé, à propos d’un post de @Pierrickderonne sur la pub Biocoop “Poison d’Avril“, montre la nécessité de différenciation de la Bio.
Mon point ici relève de l’analyse “marketing“ – se mettre à la place du consommateur.
L’information qu’il (ou elle) reçoit a explosé en 10 ans par l’effet internet. Le marketing qui était déjà un exercice de réduction des messages est encore plus difficle à canaliser.
Son travail de réduction doit se sur-concentrer sur la différence de marque – et aussi sur sa pertinence, il faut que ce soit motivant.
La Bio a été pillée de son travail, réel lui, sur l’environnement.
Un de ses combats spour sa survie est celui de (re)mettre en avant ses différences – la condition animale en fait partie.
C’est un atout pour la Bio, difficile à mimer pour l’élevage conventionnel sous la pression des quantités, des rendements et de son absence fondamentale d’éthique.
Sources BioAnalytics L214 Harris good
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